Journal de Paul Landowski- 7 février 1918
Le Petit Parisien publie une série de dépêches qui, si elles sont vraies, prouvent que Lénine, Trotsky et consorts ont touché d’énormes sommes de l’Allemagne. La plupart de ceux auxquels je parle de cela trouvent cela tout naturel ! On vous dit : « Ce sont des révolutionnaires. » Eh quoi ? Révolutionnaire serait synonyme de vendu et de traître ? Non, ce ne sont pas des révolutionnaires. Ce sont de bas démagogues, fauteurs de coups d’État, autocrates à l’envers, qui rêvent d’une oligarchie d’illettrés et de sans travail. Il y a, heureusement, dans l’histoire passée, et même dans l’histoire de la révolution russe des figures de révolutionnaires qui ont une autre allure. Tolstoï était un révolutionnaire. Kerensky, malgré ses immenses fautes est une noble figure. Il a voulu être d’accord avec ses théories. J’évoque les figures de Danton, de Condorcet, de Carnot, j’évoque les figures d’un Calvin, d’un Luther, d’un Bruno. Mais ceux-là ! Ces Lénine, ces Trotsky. Ils disent repousser tous les principes du tsarisme, et ils en imitent tous les procédés. Mais ils crient fort et l’on a peur d’eux. Avec quelle timidité nos socialistes en parlent ici. Ils n’ont, eux, les léninistes, qu’une qualité, c’est de ne pas avoir de timidité. L’heure serait venue, l’heure est venue de s’élever contrecette parodie du socialisme, contre cette triple trahison des chefs maximalistes , trahison vis-à-vis de la cause de l’Entente, trahison vis-à-vis de la Russie, de tout son passé, de tout son effort d’unité, trahison vis-à-vis du partisocialiste. Il faudrait qu’en ces heures, les plus graves que nous ayons traversées depuis le début de guerre, plus graves peut-être encore que celles du mois d’août 1914, il faudrait qu’une voix s’élevât qui prononçât pour programme socialiste les paroles égales à celles du président Wilson pour les rapports internationaux. Jaurès est mort. Qui ramassera le flambeau ? Eh quoi ! va-t-on le laisser se transformer en torche dans les mains des traîtres ? Personne pour le leur arracher , en éteindre les sinistres lueurs d’incendie, et lui redonner sa flamme pure qui éclairerait notre voie à tous. Faut-il tant de courage pour oser dire que ceux-là sont des bandits qui ont osé réunir une Assemblée Constituante dans les conditions où nous avons vu se réunir la Constituante russe, et la dissoudre aussitôt la menace de jeunes marins armés de grenades ! Faut-il tant de courage pour oser dire que ceux-là sont des traîtres qui ont reçu de l’argent des ennemis de leur patrie et de leurs idées… Et puis, assez sur ce sujet. Il est trop facile. Je souhaite de toutes mes forces qu’il soit, le plus prochainement possible, traité à une tribune retentissante, par une pure voix socialiste. À l’oligarchie des soviets il faut opposer le socialisme évolutionniste, et il ne faut pas avoir peur du mot : le socialisme parlementaire. Aucune forme de gouvernement ne peut être parfaite. Mais celle-ci est la moins imparfaite. Celui-là sauverait et le socialisme et le parlementarisme et la cause de l’entente qui saurait tirer avec force et avec courage les paroles nécessaires et qui sont urgentes.
source! http://journal.paul-landowski.com/node/274
Au fort de la Pompelle et la ferme d’Alger ( Reims)
Autre point majeur dans la défense de la ville de Reims, le fort de la Pompelle devient duranttout le conflit un lieu où se déroulent de nombreux combats. Entre 1915 et 1918, plusieurs opérateurs se succèdent dans le fort, en grande partie détruit par les bombardements de l’artillerie allemande. Le fort demeure donc un point de résistance, d’où s’engagent également
les troupes russes arrivées en France à l’été 1916 (opérateur Darsy, SPA 27 A). L’opérateur Samama-Chikli réalise plusieurs vues en février 1918 (SPA 65 L), car le fort connaît plusieurs tentatives adverses pour le faire tomber.
Tout près du fort se trouve la position de la ferme d’Alger. Ce secteur situé devant le fort de la Pompelle est le théâtre de violents combats lors de l’année 1915. Tout au long de la guerre, la position sera le poste d’observation et d’attaque qui permet aux défenseurs du fort de la Pompelle de tenir (SPA 3 V).
source: http://centenaire.org/sites/default/files/references-files/51-marne.pdf
Naissance de l’armée tchèque autonome
Le 7 février 1918 voit la naissance de l’armée tchèque autonome, commandée par le général français Janin et son adjoint tchèque Milan Stefanik. Jusqu’à l’armistice, trois régiments, les 21e, 22e, et 23e régiments de chasseurs tchécoslovaques, sont formés en France, à Cognac .
Journal du jeudi 7 février 1918
En Woëvre, nos patrouilles ont ramené des prisonniers.
Une de nos escadrilles de bombardement a survolé Sarrebrück lançant avec un plein succès sur cet important noeud de voies ferrées, 3610 kilos de projectiles. Attaqués par plusieurs groupes d’avions ennemis, nos équipages, acceptant le combat, ont abattu trois appareils allemands et sont rentrés complet dans leurs lignes.
Sur le front britannique, des tentatives de coups de main ennemis ont échoué vers Mericourt et Avion. Nos alliés ont fait des prisonniers.
Activité des deux artilleries vers Hargicourt et au sud de Lens.
En Macédoine, rencontre de patrouilles sur la basse Strouma.
Dans la région de Doiran et à l’ouest du Vardar, actions d’artillerie intermittentes.
A l’ouest du lac de Presba, l’ennemi a échoué dans une tentative de coup de main sur nos tranchées au nord de Leskovac.
Sur le front italien, activité d’artillerie. Des escadrilles de bombardement italiennes et anglaises ont battu efficacement des troupes ennemies près de Primolano. Cinq avions ennemis ont été abattus.
Venise, Mestre et Trévise ont été bombardés. Ni victimes, ni dégâts.