Le dernier combat du 28e régiment d’infanterie
La suite du récit d’André Garanger.
Deuxième partie : 19 octobre, 10 h
« Si nous donnons aujourd’hui le récit d’un témoin, ce n’est pas parce que cette opération fut importante par son ampleur ou par ses résultats (le 28ième en a vu d’autres), mais parce qu’elle fut (qui pouvait s’en douter) la conclusion de 51 mois de cruelles épreuves qui coûtèrent à notre régiment près de 11.000 tués, blessés ou disparus. Des noms seront cités dont certains d’entre nous se souviendront peut-être.
Et aussi, comment ne pas obtempérer quand le rédacteur en chef du bulletin réclame de la copie ?
C’est précisément lui qui achemina, le 18 octobre 1918, une lettre qui disait notamment : « …Nous accueillerons, avec un certain plaisir, un moment de répit dans notre vie agitée. Depuis le 30 septembre, nous sommes engagés et nous avons tous besoin de faire un peu de toilette et de changer de linge. Mais tout cela ne vaudra pas la relève de la division que nous espérons prochaine. Par une température comme celle dans laquelle nous prenons nos ébats, il semblerait bon de passer quelques nuits dans un lit ; ce n’est pas que l’on dorme mal sur la terre, mais il y a mieux. Le matin surtout les pieds réclament un peu de chaleur… ».
La relève ! fuyant mirage, une fois de plus.
Dans la soirée, un ordre arrive : la division attaque le lendemain. Au 28ième R.I. ce sont les 1er et 2e bataillons qui sont de la fête et qui, par une nuit sans lune, s’en vont gagner leur base de départ. Première surprise pour la 2ième compagnie : le plan directeur n’est pas exact. Sur l’emplacement d’un petit bois qui doit la dissimuler il n’y a que … des fagots. Or l’heure H est 10 heures et jusque-là il faudra ne pas révéler notre présence à l’ennemi tout proche. Le mieux est de s’étendre sur le sol et d’essayer de dormir. Un « tuyau de cuisine roulante » annonce que l’ennemi doit décrocher pendant la nuit. Une patrouille (caporal Favreau) s’avance prudemment, est éventée, et fait jaillir une gerbe de fusée éclairantes et des rafales de mitrailleuses : le Boche est toujours là !
A H-2 : « Baïonnette au canon !». Des 155 éclatent sur la crête que nous devons atteindre, mais des coups sont courts : Cloarec est blessé.
10 heures ! C’est le drame. Au lieu d’arroser l’ennemi, des 75 tombent sur nous : Martin est blessé ; un obus vient de soulever un peu de terre à deux pas d’un chef de section, mais il a la bonne idée de ne pas éclater. Les hommes reculent.
Le capitaine Emo, qui commande la 2ième compagnie, se rendant compte de la situation, envoie à ses sections de première ligne l’ordre de ne pas attaquer, mais cet ordre de leur parvient pas.
En face, sur la crête, à 500 mètres environ, les Allemands nous mitraillent. Grandin (tireur FM) crie « je suis blessé ; j’ai les deux cuisses traversées ». Roy, son pourvoyeur, ne peut le remplacer : il a été tué sur le coup. A côté de lui, Lhotellier a subi le même sort.
Le « tir de couverture » s’éloignant, les sections avancent, par bonds, approchant de la crête d’où surgissent sept Fritz et un adjudant qui, levant les bras et, sans se faire prier, courent vers nos arrières.
Une double rangée de barbelés nous arrête ; nous nous couchons et sommes pris sous le feu de mitrailleuses, qui, à notre gauche, balayent le glacis où nous sommes. Le sergent Épinette est blessé peu gravement semble-t-il ; le caporal Louvel se porte à son secours ; il est alors blessé et Épinette s’affaisse, probablement achevé par la même rafale.
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Belgique :dernière charge à cheval
Le 19 octobre 1918, le 1er régiment de Guides mène une charge contre les troupes allemandes dans le hameau de Burkel. C’est la dernière charge à cheval menée sur le front occidental.
Herpy l’Arlésienne attaquée (aisne)
Apparement , la crête qui court entre Chateau-Porcien, Herpy et vers Gomont , ne supporte aucun bloks…Il y avait des tranchées crenelées et bastionnées, et en plusieurs vagues paralléles , étagées jusqu ‘ aprés la Serre , soit sur une profondeur de 12 à 15 km , parfois 20 km , les lignes étant séparées de 500 mètres à un km, parallèles ,suivant le terrain. Le 19 Octobre 1918, les Marsouins des 21e 22e 23e 24 e et 43 eme Régiments d’Infanterie Coloniale ont attaqué ce secteur , et la bataille a été trés dure et trés meurtriére. Aucun reste apparent dans les champs sur crête, qui surplombent la trés vaste vallée de l’Aisne., et les vallons , et les collines qui se succédent vers Banogne-Recouvrance, Saint Quentin le Petit , le tout en direction de la Serre, et de Rozoy sur Serre, but final de l’offensive d’Octobre 1918.
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Journal du samedi 19 octobre 1918
L’armée belge est entrée dans Ostende. La cavalerie est aux portes de Bruges. Elle a occupé également Ingelmunster.
La deuxième armée anglaise borde, au nord de Courtrai, la Lys, qu’elle a franchie au sud de cette ville, arrivant aux abords de Tourcoing.
Les troupes anglaises et américaines ont attaqué, sur un front de quinze kilomètres au nord-est de Bohain. A droite, l’avance est de trois kilomètres. Nos alliés ont traversé les hauteurs boisées à l’est de Bohain et ont pris Andigny-les-Fermes. Plus au nord, elles ont enlevé la ligne de la Selle. A gauche, elles ont nettoyé la partie est du Cateau.
Les troupes anglaises ont pris Douai. Lille a été encerclée et occupée.
Dans la région de l’Oise, les troupes françaises ont mené de vives attaques entre la forêt d’Andigny et la rivière. Elles ont progressé, enlevant le Petit-Verly, Marchavenne, atteignant les lisières nord de Grougy et d’Arsonville, ainsi que les abords d’Hauteville. Sur la rive gauche de l’Oise, nous nous sommes emparés de Mont-d’Origny. 1.200 prisonniers ont été faits.
source: http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/octobre18.html