Le 15 août 1918, le maréchalDouglas Haig refusa la demande du maréchalFerdinand Foch de poursuivre l’offensive d’Amiens, parce que cette attaque s’essoufflait, les troupes s’éloignant de leur approvisionnement et leur artillerie, et que des réserves allemandes étaient déplacées dans le secteur. Au lieu de cela, Haig commença à planifier une offensive à Albert, qui débuta le 21 août. L’attaque principale fut lancée par la IIIearmée britannique, auquel fut adjoint le 2e Corps des États-Unis. Albert tomba le 22 août.
Nos troupes ont continué à gagner du terain entre l’Avre et l’Oise, en dépit de la résistance opposée par l’ennemi. Au sud de l’Avre, nous avons occupé Marquévillers, Grivillers et atteint la ligne Armancourt-Tilloloy. Nous avons progressé au nord de Roye-sur-Matz, d’environ 2 kilomètres, jusqu’aux abords de Canny-sur-Matz.
Plus au sud, nous avons conquis et dépassé Laberlière. Entre Matz et Oise, nous avons avancé au nord de Chèvincourt. Machemont et Cambronne sont à nous. Les Anglais ont repoussé de fortes contre-attaques ennemies à Lihons ainsi qu’aux alentours de cette localité. Ils ont effectué une opération heureuse au sud de la Somme, faisant 200 prisonniers et reliant leurs positions à l’est de Mericourt, à celles à l’est d’Etinchem, sur la rive nord de la Somme.
Ils ont amélioré leur ligne à l’est de Robecq et entre Vieux-Berquin et Merris. 120 de nos avions ont survolé l’ennemi à Lassigny, jetant 23 tonnes d’obus. Un contingent français a débarqué à Vladivostok. Les Japonais ont fait leur jonction avec les Tchéco-Slovaques en Sibérie orientale.
La ville est libérée les 4 et 5 août 1918 par les Américains. Ceux-ci avaient atteint les lisières de la ville et il leur fallut la prendre rue par rue, maison par maison, pour continuer de repousser cette seconde offensive jusqu’au bord de la Vesle. C’est là notamment que s’illustre l’engagement des régiments prestigieux et emblématiques de l’armée américaine sur le sol Français.
Arès la Première Guerre Mondiale, la reconstruction du pont de Fismette, auquel il était prévu d’adjoindre deux colonnes surontées de statues et de deux lanternes des morts, a été prise en charge par l’Etat de Pennsylvanie et la ville de Meadville. Le régiment d’infanterie qui a libéré Fismes en août 1918, était parti de cette ville qui souhaitait ainsi honorer la mémoire de ses soldats morts en terre française.
Les plans ont été conçus par les architectes américains : Thomas H. Atherton et Paul P. Cret. Les architectes parisiens Lahalle et Levard ont assuré la direction des travaux de construction. Le pont-mémorial a une portée de 18m et comporte une chaussée de 8m de large, bordée de trottoirs de 1m50. La première pierre a été posée le 24 mai 1926. Il a été inauguré le 28 mai 1928, 10 ans jour pour jour après sa destruction par les Allemands le 28 mai 1918.
Le dernier raid de zeppelin sur l’Angleterre a lieu le 5 août 1918 avec 5 Hauts Grimpeurs commandés par Peter Strasser en personne, un militaire ayant reçu la médaille Pour le mérite, la plus haute distinction de l’armée allemande. Il est certain de pouvoir frapper l’Angleterre au cœur. Mais sous les feu des canons antiaériens anglais aucun des dirigeables ne touchent de cibles utiles. Strasser décide néanmoins de voler à basse altitude pour s’assurer que les objectifs ont été atteints quand il est abattu par des chasseurs britanniques. Il meurt ainsi que les 23 membres de son équipage dans l’incendie puis l’explosion de leurs dirigeable qui s’écrase au sol. Les 4 autres dirigeables larguent leurs dernières bombes dans la Manche et se hâtent de rentrer.
Les attaques menées par nos troupes et les unités alliées sur le front au nord de la Marne ont obtenu un plein succès.
Bousculés sur toute la ligne, les Allemands ont été contraints d’abandonner la position de résistance qu’ils avaient choisie entre Fère-en-Tardenois et Ville-en-Tardenois, et de précipiter leur retraite. Sur notre gauche, nos troupes sont entrées dans Soissons.
Plus au sud, elles ont franchi la Crise sur tout son parcours. Au centre, progressant largement au nord de l’Ourcq, nous avons dépassé Arcy-Sainte-Restitue et pénétré dans les bois de Dôles.
Plus à l’est, Coulanges, à quatre kilomètres au nord du bois Meunière, est en notre possession. A droite, Goussancourt, Villers-Agron, Ville-en-Tardenois, sont à nous. Sur cette partie du front, nous avons porté nos lignes à cinq kilomètres environ au nord de la route de Dormans à Reims, sur la ligne générale Vezilly-Lhéry. Entre l’Ardre et la Vesle, nous occupons Gueux et Thillois. Les Anglais ont repoussé avec pertes un raid tenté par l’ennemi aux environs de Feuchy. Leurs patrouilles ont poussé en avant dans le secteur d’Albert et occupé des portions de la première ligne allemande. Canonnade entre Béthune et Bailleul.
Après avoir arrêté l’ennemi dans sa marche sur PARIS, et résisté à ses attaques violentes pour s’emparer du moins des hauteurs du moulin de SUZOY puisqu’il ne peut faire plus, le 123ème RI devra fournir un nouvel et grand effort : il s’agit de relever au MONT-RENAUD le 57ème éprouvé qui a soutenu valeureusement les assauts furieux de l’ennemi.
Tenir coûte que coûte le Mont-RENAUD. C’est la consigne. Le régiment n’y faillira pas. Le 30 avril, l’ennemi après voir failli atteindre son objectif est vaincu par la résistance et l’allant merveilleux de nos troupes. Il est rejeté dans ses lignes.
A partir de 27 avril et jusqu’au 30 avril, le bombardement sur le Mont-RENAUD va en augmentant.
Les 28 et 29, le Mont est soumis à un violent tir de 210.
Dans la nuit du 29 au 30, l’ennemi dirige sur nos batteries un violent tir d’obus à ypérite. [ypérite: premier gaz de combat employé à Ypres au printemps 1915; mortel ; dit aussi « gaz moutarde » pour son odeur.]
Le 30 avril à 5 heures, il incendie les parallèles [les tranchées parallèles au front] du CR d’une avalanche de torpilles [projectiles] de gros calibres à gaz. A 5h.30 les communications téléphoniques sont coupées, le barrage ennemi se déclenche se fixant pendant 15 minutes sur nos premières lignes, puis progressant jusqu’à la Divette où il se fixe à 5h.45
L’allongement du barrage est pour l’ennemi le signal d’un assaut dont l’élan furieux va le porter en quelques instants jusqu’à quelques mètres du PC Bataillon. A celui qui n’aurait pas vécu au milieu de nos hommes[et] qui n’aurait par conséquent pas su quel cœur les animait, la situation telle qu’elle se présentait à 6h. du matin aurait pu paraître désespérée ! Qu’on en juge : l’ennemi à la faveur d’un bombardement exceptionnel d’obus à gaz, sous la protection terrifiante de flammenwerfer [Ndr: lance-flammes] a pu mettre hors de combat la garnison de la parallèle TUFFERAUD. Il a fait irruption dans la cour du château cherchant à gagner le mur sud du parc. La ferme est entourée. Mais chacun pense que son honneur est engagé sur cette butte du Mont-RENAUD et les traits d’héroïsme se multiplient. Au PA de droite, une compagnie commandée par le Sous-lieutenant FRISON, seul chef de section restant, blessé et incapable de marcher, résiste aux assauts répétés de l’ennemi qui ne peut réussir à prendre pied dans nos tranchées et qui refoule en désordre sur le passage à niveau. Au PA du centre, la section de droite tient toujours, les éléments de la 3ème Cie s’accrochent au terrain dans la parallèle CHASSERIAUX. Le capitaine DEROTTE, gravement blessé est cerné dans son PC dont il organise la défense et résiste énergiquement pendant 3 heures.
Dans la nuit du 29 avril 1918, à 2 h 35, le Prairial sort en rade du Havre sous les ordres du Lieutenant de vaisseau Le Moullec, ayant à son bord 26 hommes. Une heure plus tard, il franchis la passe du grand barrage en compagnie de son escorteur, le Chasseur II (commandant premier maître Riou). Déjà plusieurs feux rouges et verts sont en vues. Ce sont les bâtiments d’un important convoi qui navigue à grande vitesse. A 3 h 25, apparaissent les feux d’un transport anglais Tropic, venant de Spithead, convoyé par deux destroyers. De l’escorteur, on a l’impression que le Tropic va passer entre le Prairial et le Chasseur II, ce dernier lance des coups de sifflets pour le mettre en garde. Mais le Prairial sous la houle parait être terriblement dans le sillage du Tropic.
Le Chasseur II manœuvre aussitôt pour se rapprocher du sous-marin qui semble vouloir faire route S.E. et commence à signaler par Scott : « Nous venons de … « . D’un seul coup toutes les lumières s’éteignent à bord du sous-marin, et le message reste inachevé. A ce moment le Chasseur II est à moins de 10 mètres du Prairial, il entend sur la mer crier « Au secours ». Il est alors 4 h du matin. Le sous marin a été éperonné par tribord à moins de 5 mètres de l’étrave. Une minute se passe. Le sous-marin commence à piquer du nez. Le Chasseur II réussit à sauver 6 hommes, il y a 19 disparus (source:www.grieme.org).
Les Américains demandent à la Suisse de recevoir ses grands blessés
Le 29 avril 1918, conséquence du protocole de Berne, les Etats-Unis précisèrent leur intention d’obtenir de la Suisse « l’internement de blessés et de malades américains prisonniers de guerre et pour créer en Suisse, une station destinée à recevoir les grands blessés américains dont le transport dans les pays d’origine étaient trop difficile. » [Favre, III, 7] Des négociations germano-américaines débutèrent le 24 septembre et aboutirent le 13 novembre 1918, deux jours après l’Armistice…
Au cours de la nuit, le bombardement s’est poursuivi de part et d’autre sur le front Villers-Bretonneux-Hangard. Nos troupes ont contre-attaqué de Villers-Bretonneux au sud de la Luce et repris une portion sensible de terrain. Une attaque allemande sur nos organisations du chemin de fer à l’ouest de Thennes n’a pu aborder nos lignes.
Nous avons réussi des coups de main dans la région du canal de l’Oise, vers Loivre et au front du Cornillet, et fait un certain nombre, de prisonniers. Lutte d’artillerie assez active, sur la rive droite de la Meuse.
Au nord de la Lys, la bataille continue à faire rage sur tout le front, depuis les abords de Dranoutre jusqu’au canal d’Ypres-Comines. L’ennemi s’est emparé de Dranoutre, du mont Kemmel et du village. Les troupes françaises ont contre-attaqué. Elles ont d’abord réussi à faire quelques progrès et à capturer un certain nombre de prisonniers. L’ennemi a renouvelé son attaque et dirigé son assaut avec une violence particulière contre les positions alliées qui s’étendent de Locre à la Clytte et contre celles qui sont à cheval sur le canal Ypres-Comines. Dans le voisinage de la Clytte et de Scherpenberg, toutes les attaques de l’ennemi ont été contenues. Après un dur combat au cours duquel une série d’attaques résolues ont été repoussées avec de lourdes pertes pour ses troupes, l’ennemi est parvenu à faire reculer la ligne alliée dans la direction de Locre.
Des deux côtés du canal Ypres-Comines, l’ennemi a également fait quelques progrès. Les aviateurs britanniques ont bombardé Menin, Roulers, Armentières et les cantonnenents allemands.
Grande activité des deux artilleries sur de nombreux points du front, au nord de Montdidier et entre Montdidier et Noyon. Pas d’action d’infanterie.
Sur la rive gauche de l’Oise, bombardements intermittents.
Nos éléments avancés, conformément aux ordres donnés, ont effectué leur repli vers les positions organisées, au sud-ouest de la basse forêt de Coucy et au sud de Coucy-le-Château.
Les troupes ennemies, maintenues constamment sous le feu de notre artillerie ont subi, au cours de cette opération, des pertes élevées.
Au nord-ouest de Reims, deux coups de main ennemis ont échoué.
D’autres tentatives allemandes sur nos petits postes vers les Eparges, dans le secteur de Reillon, au nord du Bonhomme, n’ont pas eu plus de succès.
Sur le front britannique, l’artillerie allemande a déployé une grande activité depuis le canal de la Bassée jusqu’au sud d’Armentières.
Violent bombardement dans les environs de Villers-Bretonneux et de Méricourt-L’abbé.
M. Lloyd George a prononcé un véhément discours devant la Chambre des Communes pour justifier la nouvelle loi militaire. Il annonce que deux armées turques ont été détruites, l’une en Palestine, l’autre en Mésopotamie.
Après-midi : Sur le front de la bataille au nord du canal de La Bassée, la lutte a continué avec acharnement hier soir et pendant la nuit. Nos troupes tiennent la ligne de la Lawe à la Lys et sont violemment engagées sur la rivière, près du point de passage, à Estaires et à Bac-Saint-Maur.
Sur le front sud de l’attaque, Givenchy, où les allemands étaient parvenus à pénétrer, a été repris un peu plus tard par une brilante contre-attaque de la 55e division ; elle a fait, au cours du combat dans ce secteur, sept cent cinquante prisonniers.
De bonne heure ce matin, l’ennemi ouvrit un violent bombardement sur nos positions à l’est et au nord d’Armentières jusqu’au canal d’Ypres-Comines.
On signale que le combat d’infanterie aurait commencé dans la partie sud de cette zone.[…]
Soir : A la suite du bombardement déjà signalé, l’ennemi a lancé ce matin une nouvelle et puissante attaque contre nos positions entre la Lys à Armentières et la rive est du canal Ypres-Comines. Des combats acharnés ont été livrés toute la journée dans ce secteur, ainsi que sur tout le front attaqué hier, au nord du canal de La Bassée. Au nord d’Armentières, la puissance des assauts ennemis a obligé nos troupes à se retirer sur la ligne Wyschaëte, hauteurs de Messines, Ploegsteert.
Des détachements d’infanterie allemande qui avaient réussi à pénétrer dans Messines en ont été chassés ce matin par une contre-attaque de nos troupes. Au sud d’Armentières, l’ennemi est parvenu après une lutte prolongée à s’établir sur la rive gauche de la Lys en certains points à l’est d’Estaires et dans le voisinage de Bac-Saint-Maur.
Ce matin, l’enemi a également franchi la Lawe à Lestrem, mais une contre-attaque de nos troupes l’a chassé du village et rejeté sur l’autre rive. Entre Estaires et Givenchy, nos positions ont été maintenues.
Plaque commémorant le massacre, Place Louis Blanquart
Le 10 avril 1918, les forces ennemies passent la Lys à Bac Saint Maur, détruisent tous les bâtiments publics et les habitants du Nouveau Monde, Estaires, La Gorgue. Les allemands seront stoppés au niveau du bois de Nieppe, La Motte au Bois.
Au cours des 2 journées, 10 et 11 avril 1918, tout fut détruit, la population évacua vers Bailleul par la rue du Collège. A cette percée qui ne dura que 2 jours, elle fut remplacée par une seconde occupation d’Estaires par les Alliés (Anglais ; Canadiens ; Américains ; Indiens ; Australiens ; Français d’Afrique ; Ecossais) et ce jusqu’en fin novembre 1918.
« Voilà maintenant un an que je suis loin de toi » par Salomé
Soldats britanniques blessés par les gaz asphyxiants, 10 avril 1918.
Ma bien-aimée,
Voilà maintenant un an que je suis loin de toi. La guerre est beaucoup moins joyeuse que ce que l’on pensait, et cela devient très dur de résister. Les Français ont creusé des tranchées dans la terre boueuse, marron et noirâtre, pour nous protéger de l’ennemi. Le temps semble exprimer le désarroi dans lequel nous vivons. La pluie est le seul moyen d’avoir un minimum d’hygiène. Les tranchées sont tellement étroites que nous sommes obligés de marcher sur les corps noirâtres et verdâtres de nos compatriotes, morts au champ de bataille. Les bombes et la mitraille ont détruit le paysage et la beauté des couleurs n’existe plus. Le sang qui coule à flot nous rend fou.
J’ai peur de ne plus jamais te revoir. Je désespère car j’ai peur que la guerre soit interminable. Je me souviens, quand on se promenait dans les champs de blé. Les journées que nous passions à rire ensemble, nos disputes qui nous rendaient plus unis que jamais. Pour garder la joie avec mes frères d’armes, je leur joue des airs de jazz. Les Français en raffolent.
L’odeur des corps qui se décomposent et de la pluie contre la terre ne parvient pas cependant à effacer le doux parfum de ta peau dans ma mémoire. Mais nous mourons de froid là où nous sommes. C’est très humide, et nous n’avons que quelques bâches pour nous protéger. Parfois, dans la nuit, on entend des grondements sourds qui résonnent au loin, et au moment où cela explose, des lumières surgissent et déchirent le ciel noir d’horreur.
Les officiers, nos chefs, et même certains d’entre nous, deviennent complètement fous, à force de voir nos frères d’armes éliminés un par un au fil des jours. Cette guerre ne devait durer que deux semaines pour les Français, et cela fait maintenant plus de trois ans qu’ils résistent. Plus le temps passe et plus ce monstre qu’est la guerre nous déshumanise.
C’est pour cela que je suis parti les aider. Cela doit te paraître complètement fou de vouloir partir à la guerre, mais c’est aussi pour nous que je le fais. Tu sais bien qu’aux États-Unis, notre population n’est pas acceptée par les Blancs. Or la France possède des valeurs : la liberté, l’égalité, la fraternité. Je veux prouver aux Blancs américains que ce n’est pas parce qu’on a une couleur différente que nous ne sommes pas égaux. Je veux prouver que je suis un homme comme les autres, et que je suis capable de me battre comme eux. Si je reviens, ou même si mes frères d’armes reviennent sans moi, j’aurais au moins la fierté d’avoir combattu pour défendre la France et ses valeurs dont nous avons besoin. Et j’espère que grâce à nous, la ségrégation disparaîtra aux États-Unis.
Par ailleurs, les Blancs avec qui je combats sont beaucoup plus appréciables et accueillants que les Blancs américains. Et ils nous sont très reconnaissants de ce que nous faisons pour les aider.
Chaque soir je prie Dieu pour qu’Il me protège. C’est grâce à Lui que je résiste et c’est grâce à Lui que j’ai l’espoir de te revoir un jour. N’oublie pas que je t’aimerai toujours.
Mort en combat aérien, au dessus de Gentelles, à l’est d’Amiens, de Walter Göttsch, « As » allemand de la WW1, 20 victoires aériennes au sein des Jasta 8 et 19. Il est tué dans son cockpit par le tir du mitrailleur d’un R.E.8 d’un Sqn non identifié.
Lors de ses dernières victoires, son Fokker DR.I arborait une « swastika » blanche sur le fuselage.
L’explosion de Halifax fut la plus importante explosion causée par l’homme qui se soit produite avant celle des bombes atomiques de la Seconde Guerre mondiale.
Le 6 décembre 1917, le Mont Blanc, navire français chargé de 2,9 kilotonnes d’explosifs, entra en collision avec le navire de secours belge Imo dans le port de Halifax. Un incendie se déclara à bord du Mont Blanc, que les pompiers locaux tentèrent en vain d’éteindre. Quand les flammes atteignirent le chargement explosif du Mont Blanc, la déflagration qui en résulta dévasta une grande partie de la ville. Le secteur de Richmond, dans la partie nord de la ville, et la région de Dartmouth, de l’autre côté du port, furent presque anéantis.
Le nombre de morts officiel fut de 1963. Il y eut en outre 9000 blessés et 6000 sans-abri.
Nos alliés ont dû, à la suite des dernières attaques allemandes devant Cambrai, rectifier leur ligne et abandonner sans combat le saillant formé par leurs positions vers Noyelles-sur-l’Escaut et le bois Bourlon. Leur mouvement de repli qui s’est accentué, jusqu’au Sud-Ouest de ces localités, a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre, sans que l’ennemi s’en rendît compte. Les travaux de campagne ont été systématiquement détruits.
Le 6 et le 7 décembre, la lutte s’est encore maintenue assez vive vers la Vacquerie.
Une grande expédition de bombardement a été effectuée avec un plein succès par nos aviateurs dans la nuit du 6 au 7 juillet. 84 appareils, dont deux seulement ne sont pas rentrés, y ont pris part. De minuit 15 à 1h10, onze de nos avions ont survolé Trèves, et, y ont fait pleuvoir 2650 kilos d’obus. Sept incendies ont été aperçus, dont un d’une grande violence à la gare centrale. Vers la même heure, six appareils bombardaient Ludwigshafen et en particulier l’importante usine de la Badische-Anilin. En outre le maréchal des logis Gallois poussait jusqu’à Essen, où il lançait de nombreuses bombes sur les usines Krupp
A l’aube du 6 juillet, après un feu de destruction qui dura plusieurs heures, l’infanterie russe, dans la direction de Zloczow, enleva trois lignes de tranchées. Mais, dans la journée, elle ne put accentuer sa progression, et, dans la soirée, dut ramener quelque peu en arrière une partie de ses unités.
La semaine derniere, le sud-est de l’Angleterre a été attaqué deux fois par des escadrilles d’avions allemands de grand modèle. La première attaque, le mercredi 4 juillet, vers 7 heures du matin, n’a duré que quelques minutes; les quinze avions qui y ont pris part se sont enfui vers le large, après avoir bombardé Harwich. Ils furent rencontrés à une assez grande distance du littoral belge, par des avions navals britanniques venant de Dunkerque, qui en abattirent deux et en endommagèrent gravement un troisième. Le nombre des victimes du bombardement est de 47, dont 11 tués et 36 blessés. Les dégâts matériels sont peu importants.
source:
Lawrence d’Arabie ou la légende du désert
L’entrée en guerre de la Turquie est une source d’inquiétude pour les Britanniques. Ils craignent pour la perle de leur empire, les Indes, ainsi que leurs voies de communications et d’approvisionnements. Mais les opérations contre les ottomans tournent au fiasco, comme Gallipoli et ses 200.000 victimes anglaises.
Malgré son physique très britannique, Thomas Edward Lawrence n’est pas tout à fait un étranger ici. Il a sillonné la Syrie et la Palestine pendant plusieurs années avant la guerre. Arabophone, il fréquente les tribus nomades, archéologue, il effectue des fouilles à Karkemish. Cartographe, il parcourt ce désert du Sinaï qui verra une partie de ses exploits.
Quand, en octobre 1916, il rencontre Fayçal , un des trois fils du roi Hussein qui règne sur La Mecque, le courant passe rapidement. Il devient son conseiller et l’aide à mener la révolte que son père a lancée au mois de juin. A 28 ans, Lawrence parvient à construire une alliance hétéroclite de tribus bédouines et à l’organiser militairement. La souplesse, la mobilité, la connaissance du désert et l’impétueuse bravoure de ces cavaliers du désert le conduisent à une conclusion : il mènera une guérilla contre les Turcs, à l’inverse de la lourde et sanglante guerre européenne qui s’enlise. A coups de raids et d’attaques éclairs, les Arabes s’en prennent à la principale voie de communication ottomane dans la région : le chemin de fer Damas-Médine.
Bien que l’état-major britannique ne contrôle pas les actions de Lawrence, il a tout lieu de s’en féliciter . Jusqu’ici, l’empire ottoman, soi-disant en décrépitude, a repoussé tous les assauts des alliés. L’échec le plus sanglant, celui du débarquement des Dardanelles, a fait 200.000 victimes anglaises. Toutes les autres tentatives se soldent par des défaites.
Les Anglais ont vite compris l’intérêt de ces rebelles arabes , à qui ils ont promis leur soutien pour créer une grande nation indépendante. Mais Lawrence, si proche des Bédouins, sait qu’il contribue aussi à les trahir. En mai 1916 en effet, avant la révolte, une signature a scellé un autre pacte, entre Français et Britanniques cette fois. Le traité secret Sykes-Picot organise le partage de la région. Et il n’est pas question d’indépendance. Les Arabes connaissent l’existence de ce traité, sans en savoir l’importance. Mais début juillet 1917, ils espèrent frapper un grand coup, qui rééquilibrera peut-être le jeu. Sous la conduite de Lawrence, ils se dirigent vers le port stratégique d’Akaba sur la mer Rouge. Il est imprenable par la mer. Ils arrivent par le désert..
Le 6 juillet 1917, entre Ypres et Armentières, le Baron Rouge est abattu par la Capitaine Douglas Cunnel et le Sous-Lieutenant Albert Woodbridge. Il est surtout grièvement touché à la tête et va même se retrouver momentanément paralysé, heureusement alors que son avion était en chute libre et se rapprochait dangereusement du sol, il retrouva l’usage de ses membres avant de remettre sa machine en vol horizontal et de se poser dans ses lignes. Il est immédiatement transporté à l’hôpital de Courtrai. C’est la jeune et joli infirmière Katie Osterdorf, qui passa toute la première nuit au chevet du pilote, inconscient et anesthésié. Sa blessure fait dix centimètres de longueur et, si le crâne n’est pas percé, l’as souffrira cependant de bourdonnements désagréables jusqu’à la fin de sa vie.
[…] En préparation de l’offensive d’avril, c’est le 11 mars 1917 que la 1ère Brigade Russe Spéciale relève la 152e Brigade (365e RI et 229e RI) dans le secteur de Courcy. Une période d’instruction de plusieurs semaines vient de s’achever au camp de Ville-en-Tardenois où, sur le terrain d’évolution, on avait reconstitué globalement le secteur de sa future intervention, celui de Courcy.
Durant un mois, la Brigade Russe va occuper la 1ère ligne, avec toutes les vicissitudes journalières du front, et se préparer pour la grande offensive.
Son PC est à deux kilomètres derrière le front au Saut de Loup à Saint Thierry.
Cette préparation de l’offensive ne se déroule pas dans le calme. C’est un harcèlement journalier du secteur. Les pertes russes seront significatives ; on relève par exemple pour la journée du 23 mars, 13 tués et 65 blessés (dont deux officiers) et deux disparus au 1er Régiment.
D’autre part en Russie, c’est le début de la Révolution et le Tsar vient d’abdiquer.
Le 15 avril, les bataillons désignés pour l’offensive vont s’installer sur leur base de départ face à Courcy et à la butte de Brimont et à son fort. Ils sont placés sous les ordres du Général, commandant le 7e Corps d’armée.
Cependant à 18h00, coup de théâtre. Informés des événements en Russie, les deux régiments viennent de se mutiner. À 18h00, il y a réunion des Soviets (groupements) qui viennent de se former, dans la cave du château de Saint-Thierry. Ils veulent se prononcer sur les décisions à prendre. Faut-il attaquer ou non ?. Après trois heures de délibérations, les Soviets ont voté à main levée « par une courte majorité : pour participer à l’attaque ». L’incident est clos mais on a frôlé la catastrophe.
11 mars 1917 : Ma chère Maria, me voici avec mon escouade, ils sont descendus hier soir en bonne santé. Me voilà chef d’escouade, le caporal étant évacué. Et çà va barder, surtout que j’en ai quelques un de jeunes, deux de la classe 17, un de la classe 16 et un de la classe 15. Les autres deux sont raisonnables, je suis le papa aussi ils m’écoutent. J’en suis très content, je viens de faire une liste pour aller à la soupe chacun à son tour et pour faire la vaisselle.
JMO de la Cie 16/2 du 10 mars 1917 : Le soir, la 3ème section monte à Esnes, remplacer la 4ème qui rentre à Montzeville.
12 mars 1917 : Ma chère Maria, quand tu me feras un colis tu pourra me mettre une savonnette celle que j’ai est à fond et dans la lettre quand tu me feras réponse deux plumes. Ici le temps s’est radoucit, celà n’empeche pas qu’il y a beaucoup de boue, c’est forcé avec tout le roulement qu’il y a sur les routes. Ici je n’ai eu de lettre de personne aujourd’hui, je serai peut être plus heureux, celà distrait un peu. Surtout depuis trois jours on ne fait rien, boire, manger et dormir. Demain soir je remonte en ligne avec la section, on aura un peu plus de distraction.
14 mars 1917 : Ma chère Maria, je suis monté en ligne hier soir, je n’y suis pas cantonné, nous sommes dans un village à 1 kilomètre des lignes. Le temps s’est beaucoup radouci, aussi il pleut de temps en temps. Si tu voyais ces tranchées, il faut passer dans la boue jusqu’aux genoux. Dire que les fantassins sont obligés d’y prendre la garde. Nous encore çà va une fois que l’on est dans les abris on travaille à sec. Aujourd’hui je viens de manger du poulet que MORA, celui de Marmande, vient de recevoir.
15 mars 1917 : Ma chère Maria, je viens d’arriver du travail, nous avons travaillé de jour, aussi cette nuit je vais la passer au plumard. Et demain nous sommes de jour au cantonnement. On ne reviendra au travail qu’après demain de jour. Le secteur est tranquille depuis quelques jours. Je vois sur les journaux qu’à Soissons çà barde plus que l’année dernière quand on y était. Ils l’ont bombardé avec des obus incendiaires. Je pense que les civils doivent avoir déménagé. En Champagne çà barde aussi, mon frère n’en est pas loin, je n’ai pas de nouvelle depuis 7 à 8 jours.
Journal du dimanche 11 mars 1917 à travers Le Miroir
Au sud de l’Avre, nous avons effectué divers coups de main qui nous ont permis d’infliger des pertes à l’ennemi et de ramener des prisonniers. A l’est d’Armancourt, nos détachements ont pénétré dans la troisième tranchée allemande, complètement bouleversée par nos feux d’artillerie. Au nord-est de Soissons, au cours d’une incursion dans les lignes allemandes, nous avons fait une dizaine de prisonniers. Deux tentatives ennemies sur nos petits postes de la région de Reims ont échoué sous nos feux. En Champagne, lutte acharnée sur plusieurs points du front : butte du Mesnil, Maisons-de-Champagne. Les Allemands ont tenté à plusieurs reprises de nous reprendre les tranchées que nous avons conquises. A la gauche du secteur, après des alternatives d’avance et de recul, nous avons finalement rejeté l’ennemi et réalisé des progrès. Sur la droite du secteur, les tentatives des Allemands ont été brisées par nos feux. Sur la rive droite de la Meuse, les Allemands ont, de nouveau, attaqué les tranchées reprises par nous au nord du bois des Caurières. Nos contre-attaques immédiates ont rejeté l’adversaire des quelques éléments de tranchées où il avait réussi a pénétrer tout d’abord. Les Anglais ont enlevé le village d’Irles. Ils ont avancé sur un front de 5 kilomètres et fait de nombreux prisonniers; ils ont capturé également des mortiers de tranchées et des mitrailleuses. L’empereur Charles, qui était à Budapest, est rentré brusquement à Vienne.
Le vapeur Charles Le Cour détruit par un sous-marin
« Le vapeur Charles Le Cour a été torpillé et coulé en mer le 11 Mars 1917 à 23h00 par un sous-marin allemand à 7 milles dans le NNE de Pendeen. L’équipage a été recueilli par un patrouilleur et débarqué à Penzance le 12 Mars vers 06h00. L’équipage, sain et sauf, a été rapatrié le 13 Mars sur Southampton puis débarqué à Saint Malo. L’équipage a perdu la totalité de ses effets. Papiers de bord et papiers personnels perdus dans le naufrage.
Le capitaine a déposé son rapport de mer à Penzance et a subi à Saint Malo seulement l’interrogatoire questionnaire. »
Le 11 mars 1917, pendant la Grande Guerre, un corps expéditionnaire anglo-indien entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l’Irak actuel), et en chasse les Turcs qui dominaient le pays depuis huit siècles. C’est une revanche sur le cuisant échec subi par les Britanniques dix-huit mois plus tôt, le 22 novembre 1915, à Kout al-Amara, sur le Tigre.