Carnets du rémois Paul Hess (extraits)
Aujourd’hui, des obus sont tombés vers 9 heures et, après une accalmie, le bombardement a repris à 11 heures. Le Courrier de la Champagne donne ainsi, sans autres commentaires, quelques uns des prix nouveaux pratiqués pour l’alimentation.
L’alimentation à Reims
Voici, pour les statisticiens futurs, un aperçu des prix des denrées alimentaires à Reims, à la fin du joli mois de mai 1915 (valeur à la livre).
Boeuf, bas morceaux pour le pot-au-feu: 1,50F;
boeuf, morceaux de 2 ème choix: 0,80F,
Rumsteack et faux-filet: 4F
Foie de veau: 2,50F,
poitrine de mouton: 1,70F,
porc frais: 1,80F,
lard maigre: 1,60F,
lapin: 1,80F,
lentilles (le litre): 1,20F,
pois cassés: 1,50F.
C’est la guerre, dit-on, Eh oui, c’est la guerre. Mais la plupart de es articles n’en sont pas moins chérots. Demandez plutôt aux ménagères.
Le 45 ème RI dans le secteur de Pargny-lès-Reims
1er Juin 1915.-La journée du 1er juin est employée aux travaux de propreté. Toute circulation à l’intérieur du cantonnement est interdite sauf pour les corvées régulières.
2-3 -4 Juin 1915.-R.A.S
5 Juin 1915.-Le Commandant STRAUSS reçoit un ordre pour se rendre à PARIS en mission spéciale de 24h. Vers 16h quelques obus sont tombés sur Pargny-lès-Reims et Jouy-lès-Reims. Aucun incident de personne ni dégât
http://www.lescahiersdhistoire.net/45eri/articles.php?lng=fr&pg=47
Une lettre de Fernand Béguier depuis les Dardanelles
Le 1er juin 1915, Fernand Béguier, 19 ans, enfant d’Embourie, écrit à sa famille d’un style malhabile depuis le front des Dardanelles.
«Chers parents, jamais je n’ai reçu aucune lettre de vous et pourtant, je sais que vous m’avez écrit. Hier, j’ai été en corvée avec mon escouade: porter des obus pour des canons de 65 […] Ici, on n’entend pas autre chose que des balles et des obus qui nous passent sur la tête. Un vrai tonnerre. Vous ne pouvez pas vous imaginer comment ça fonctionne, cette espèce de guerre de tranchées. Une grosse marmite a fait un trou à enterrer un wagon. Jamais je n’aurais cru ça. Enfin, c’est la chance, celui qui n’a pas été touché, ça va bien. Et ce qu’il y a d’emmerdant à ce putain de front, c’est l’offensive à outrance. Tous les jours, il y a quelques régiments qui montent à l’assaut.
Le fort de Roupel est situé à la porte de Salonique, les Grecs qui l’avaient donné aux Bulgares pendant la guerre des Balkans ont consacré 40 000 hommes pour le prendre. le 176e régiment est monté le 21 juin et a remporté la victoire. Mais qu’est ce qu’il en reste? Sur la 12e compagnie, ils étaient 350 avant de partir. Ils sont revenus à 28. Tous les autres sont blessés ou morts. Les chefs qui restent sont presque tous décorés. C’est beau. Mais la vie tranquille est belle aussi.»
http://www.charentelibre.fr/2010/11/11/embourie-signe-l-armistice-avec-son-passe,1006017.php
La France abandonne l’uniforme garance
1 juin 1915.-La France abandonne l’uniforme garance et adopte pour son armée un uniforme plus sobre de couleur bleu horizon, elle remplace aussi le képi par le casque.
Lu dans le Miroir en date du mardi 1 juin 1915
Une attaque allemande a été facilement repoussée par nos troupes à Notre-Dame-de-Lorette. Par ailleurs, nous avons réalisé quelques progrès dans la région; entre Souchez et Carency nous avons fait 50 prisonniers, après nous être emparés du moulin Malon et des tranchées creusées entre ce moulin et la sucrerie de Souchez. Dans les alentours du « Labyrinthe », nous avons capturé 150 Allemands et organisé les positions conquises. Aux lisières du bois Le Prêtre, lutte d’artillerie.
Les Russes ont largement avancé sur la Doubissa, sur la Vistule supérieure et à l’est du San, particulièrement au nord-est de Przemysl. Ils ont pris plus de 15000 Austro-Allemands au cours de la dernière quinzaine écoulée.
Le cabinet de Berlin a adressé sa réponse au gouvernement américain au sujet de la destruction du Lusitania. Cette réponse est évasive et dilatoire et provoque outre-Atlantique une vive irritation.
La Bulgarie semble à nouveau évoluer vers la Triple Entente, du moins à en juger par le ton général de sa presse.
Des dirigeables allemands ont paru au-dessus des côtes de Finlande.
Après une longue accalmie, les combats d’avant-postes ont repris entre Autrichiens et Serbes.