Football: La Coupe de France est enfant de la guerre, pupille de la nation
Paris est la capitale du monde ! Enfin c’est ce qu’espèrent encore les Français quand naît Charles Simon en 1882. Jeune homme, il est sportif à la Belle Époque, mais pas seulement : Charles Simon est de ceux qui organisent le football français.
Nous sommes à la grande période du patronage, quand se multiplient les associations qui ont pour vocation d’édifier la jeunesse ! L’une des principales apparaît sous un acronyme bizarre : la F.G.S.P.F., la Fédération, gymnastique et sportive, des patronages de France, fondée par le docteur Paul Michaux.
Charles Simon en fait partie, il en est même le secrétaire général sportif. En 1907, il fonde aussi le C.F.I., le Comité Français Interfédéral, un nom un peu barbare mais qui est à l’origine de la Fédération Française de Football.
Charles Simon est proche de tous ceux qui font le sport de la Belle Époque : Pierre de Coubertin, Henri Delaunay, Jules Rimet…
Baigné d’idéalisme, ils croient en un avenir de progrès, d’humanisme, notamment grâce au sport. Alors vous imaginez combien la déception est rude quand éclate la guerre, en 1914 !
Charles Simon, tué au combat
Pendant la Première Guerre mondiale, plus d’1,3 millions de militaires français meurent au combat. Une soixantaine d’entre eux s’appellent Charles Simon : un prénom à la mode pour un patronyme répandu, Charles Simon. Parmi ces 60 Charles Simon, il y a le nôtre, figure des associations sportives d’avant-guerre.
Sur sa fiche militaire apparaît une date : le 15 juin 1915, quand il meurt pour la France. Rien de précis sur ce qui lui est arrivé : il est tué, c’est tout. Le préposé qui remplit la fiche militaire note soigneusement ses noms et prénom, son matricule. Il précise que Charles Simon est simple soldat au 205e régiment d’infanterie. Quant au lieu de la mort, le préposé note : tué au Labyrinthe, avant de rayer d’un coup de plume : le Labyrinthe n’est pas un lieu, c’est le nom donné à l’enchevêtrement de tranchés et de souterrains construit par les Allemands !
En fait, Charles Simon est tué sur la commune d’Écurie, dans le Pas-de-Calais. Ce détail est-il considéré comme important quand ses amis apprennent la nouvelle ? Sans doute pas. Ce qu’ils retiennent, c’est que leur poteau est bel et bien mort !
source: https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-xavier-mauduit/la-chronique-de-xavier-mauduit-26-fevrier-2017
Les Canadiens perdent un lourd tribut à la bataille de Loos

Quartiers généraux, en France, 16 – Les dernières dépêches officielles racontent comment fut effectuée et consolidée l’avance canadienne. C’est à quatre heures, hier matin, que le signal de l’attaque fut donné aux troupes canadiennes.
Une canonnade furieuse éclata d’abord, près des lignes, suivie d’un grondement encore plus terrifiant, produit par des pièces à longue portée, plus loin en arrière. Bientôt la lumière suivant chaque dénotation fut éclipsée par des flammes plus intenses : on projetait, sur les tranchées de première ligne de l’ennemi, de l’huile et du liquide en feu. Comme les flammes atteignaient les tranchées de l’ennemi, nos hommes sortaient des leurs. En six minutes, les tranchées de première ligne de l’ennemi étaient à nous.
Notre feu de barrage fut alors levé et des vagues successives se lancèrent à l’assaut des lignes suivantes de l’ennemi, laissant aux renfort qui les suivaient le soin de déloger les allemands de leurs abris et de conduire les prisonniers à l’arrière.
Les allemands combattirent bien, tant qu’ils furent protégés par leurs mitrailleuses ; mais en rase campagne, ils se constituèrent prisonniers très facilement.
Dès dix heures et demi , les prisonniers commençaient à affluer, dans la région de Saint Laurent, qui est, comme on sait, un village formant banlieue près de LENS.
Comme toujours, nous officiers se sont signalés à l’égal des homme. Un jeune lieutenant remarqua une mitrailleuse qui semblait nous causer beaucoup d’ennui. Il s’en approcha en rampant, avec des bombes. Peu à près, il revenait avec la mitrailleuse sur son épaule : il avait tué tous les servants.
Un autre officier remarqua que les tranchées de première ligne de l’ennemi, dans lesquelles nos hommes devaient s’abriter, pour résister aux contre-assauts, étaient presque oblitérées par le feu de l’artillerie. Il se hâta de les faire reconstruire et sa présence d’esprit sauva probablement la vie à un grand nombre de nos soldats, qui eussent autrement été victimes des mitrailleuses et des fusils des allemands.
Ceux-ci n’ont cédé qu’après avoir vu décimer les sept bataillons qu’ils nous opposèrent. Ils appelèrent ensuite des renforts, qui furent dispersés par le feu de notre artillerie.
Aucune contre attaque n’a encore réussie à déloger les canadiens de leurs nouvelles positions et ils conservent la côte 70 et tous leurs gains, à l’exception d’un petit élément de tranchée, que l’ennemi a pu reprendre.
Les artilleurs déclarent que la situation de l’ennemi est maintenant rendue impossible ; et que s’il ne peut nous déloger de la colline 70, il devra évacuer LENS, à brève échéance.
Les troupes qui firent l’attaque comprenaient des canadiens de toutes les parties du Dominion et des vétérans enrôlés dès 1914, aussi bien que des recrues dont s’étaient là le premier combat.
Nous avons donc conquis le terrain que nous n’avions pu conserver, en 1915, après l’avoir enlevé une première fois à l’ennemi. Et, cette fois, tout indique que nous allons le conserver et que les allemands devront reculer encore davantage et évacuer l’importante ville de LENS.
« LA PRESSE »
MONTREAL – 16/08/17
Quelques chiffres
Du côté allemand :- 21 assauts sont lancés pour reprendre la côte 70 entre le 15 et le 18 août
– Dans la nuit du 16 au 17 août, les allemands lancent un nouveau gaz qui est le Gaz Moutarde
sur les batteries canadienne positionnées à LOOS.
– Pertes :
~ 20 000 hommes
~ 1120 hommes + 23 officiers prisonniers
Du côté canadien :
– Pertes :
~ 9 198 hommes (la 2ème brigade perds 50% de son effectif)
– Les canadiens lancent plus de 3 500 barils et 900 obus à gaz sur LENS
– Une mitrailleuse est installée tous les 30 mètres sur les positions nouvellement conquises et crachent ~ 250 000 coups chaque nuits
Source: http://1ere-guerremondiale.clicforum.com/t729-bataille-de-loos-15-aout-1917.htm
Lire aussi: https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_cote_70
Journal du mercredi 15 août 1917 à travers Le Miroir
Au cours de la journée, la lutte d’artillerie a pris par moments une grande violence en Belgique et sur les deux rives de la Meuse. Des coups de main ennemis sur nos petits postes à l’est de Cerny, du bois des Caurières et dans le secteur de Carspach, ont été aisément repoussés. Nous avons fait un certain nombre de prisonniers.
L’aviation belge a exécuté des tirs de destruction heureux contre l’artillerie ennemie. Celle-ci a réagi sur certaines des tranchées de nos alliés et sur leurs voies de communication; elle a lancé des obus à gaz dans la région de Ramscapelle.
La région de Furnes a été bombardée. L’ennemi a attaqué la ligne britannique à l’est de Westhoeck. Prise sous le feu de l’artillerie lourde et de l’infanterie, son attaque a échoué. Nos alliés ont continué à consolider leurs positions sur la rive droite du Steensbeck, en faisant des prisonniers. Deux tentatives allemandes de coups de main ont échoué. L’une d’elles a été brisée par les troupes portugaises.
Les Russo-Roumains livrent une très grande bataille à l’armée de Mackensen. Elles résistent énergiquement et avec succès sur un front de 100 kilomètres. Il s’agit de la possession des hauteurs qui commandent directement la plaine Moldave, et par suite des communications entre cette plaine et la Russie.
La situation est devenue brusquement assez grave en Espagne, où des collisions sanglantes se sont produites.
Un contre-torpilleur anglais a coulé sur une mine.