Séjour et passage en Lorraine et Allemagne du marnais Henri Parisel, Caporal 155e régiment d’Infanterie
11 novembre ; Armistice ! Nous sommes heureux.
Je rentre de perm. Arrivé à la Compagnie le 15, je retrouve les copains entre autre HAUSER, bon accueil .
Le 16, le bruit court que le lendemain nous partons pour occuper !
Le 17 Novembre en effet 2 heures du matin, réveil en fantaisie, sac au dos, nous partons il est 4 heures. A 6 heures nous passons les lignes, légère émotion, craignons les mines. Passons un premier village Lorrain.. bien démoli ! Deuxième village démoli.. on trouve un seul Lorrain.. sommes content.. lui aussi. Nous ne craignons plus les mines, nous marchons toujours et commençons à être fatigués. Nous rentrons dans le premier village habité, Mimile en met un coup (?)
Les « civilos » nous jette des fleurs, ils sont heureux, nous aussi. Nous ne cantonnons pas encore ici ! Voyez fatigue. 5 Kilomètres de tirés, le premier bataillon nous quitte, ainsi que le deuxième. Ils sont arrivés et nous pas encore! Encore 4 Kilomètres et nous y sommes. Bien fatigués, les habitants sous embrasse, nous paie a boire.. pas de pinard, il n’en ont pas! Nous nous apercevons qu’ils manquent de tout, je donne une boule de pain et du chocolat à un gosse, il en est fou.
15 Novembre: On repart 10 Kilomètres à faire, tant mieux ! Le bataillon passe une revue de..(Caron?), moi je pars avec Julot faire le cantonnement nous sommes une dizaine et les premiers Français qui passons là… arrive à Wittancourt, une nuée de gosses court après nous.
Nous faisons le logement, chaque maison nous paie la gnolle, y a du bon!
Cherche un lit, en trouve un, couche avec Hauser, mange chez l’habitant,
Choucroute, on leur paie du pinard, très heureux, coopératif, prend du savon (?) pinard bouché pour les vieux.
Reste 5 jours.. on se la coule douce !
Lettre d’Emilie Mertzdorff à son fils Louis Froissart (mobilisé)
15 Novembre 18
Mon cher petit,
Poursuis-tu les Boches au-delà de nos frontières ? fais-tu une entrée triomphale en Lorraine ou dans notre chère Alsace ? je le souhaite pour toi, car l’enthousiasme y sera grand lorsque les Alsaciens verront rentrer les troupes françaises et ce serait un beau souvenir pour toi. La victoire a coûté bien cher, mais c’est bien bon de l’avoir.
Ton papa et moi avons été seuls toute la semaine. Quel contraste avec la semaine passée ! nous avons été Mardi à Tours, Michel étant parti Lundi matin pour Guérigny. Nous avons rapporté 4 valises bien chargées, ayant liquidé le coffre. Mais en raison de l’armistice la Société Générale était fermée l’après-midi et peu s’en est fallu que nous soyons forcés de coucher à Tours. De proche en proche, en descendant du Directeur au concierge, en passant par des intermédiaires qu’il fallait attendre ou chercher, ton papa a réussi à se faire ouvrir le coffre, et grâce à un retard du train qui aurait dû partir ½ h plus tôt, nous avons pu le prendre encore.
source: http://correspondancefamiliale.ehess.fr/index.php?15555
Au Luxembourg suspension temporaire de la chasse
Arrêté du 15 novembre 1918, concernant la clôture temporaire de la chasse. LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DES FINANCES; Attendu que dans l’intérêt de la sécurité publique, il est indiqué d’interdire l’exercice de la chasse durant le passage des troupes allemandes; Vu les art. 11 à 14 de la loi du 19 mai 1885 sur la chasse et le règlement du 25 août 1893, pris en exécution de cette loi; Arrête: Art. 1er . A partir du dimanche, 17 novembre 1918, jusqu’à une date qui sera ultérieurement fixée, la chasse est close. Art. 2. Pendant l’époque de la fermeture de la chasse, il est interdit de mettre en vente, de vendre, d’acheter, de colporter ou de transporter du gibier, ainsi que de laisser divaguer les chiens dans les bois, vignes, prés, champs ou pâturages. Art. 3. Le présent arrêté fera inséré au Mémorial; il sera en outre publié et affiché dans toutes les villes et communes du Grand-Duché.
source: http://memab.legitech.lu/memab/bridge2server?action=getPDFFromDoc&refpub=1918A1319B
Les allemands quittent la meurthe-et-Moselle
Malgré l’armistice du 11 novembre 1918, les communes de Meurthe-et-Moselle occupées par l’armée allemande ne verront pas l’arrivée de l’armée française avant six jours ; certaines assisteront au départ des troupes allemandes, parfois échelonnées comme à Longwy du 8 au 16 novembre 1918, seule commune pour laquelle Des documents photographiques de ce départ existent.
source: http://www.blamont.info/textes906.html
Journal du vendredi 15 novembre 1918
Les troupes serbes ont atteint en Hongrie la région de Weisskirchen.
Les troupes françaises ont pénétré en Valachie en même temps que l’armée roumaine mobilisait. Leur offensive avait duré cinquante-sept jours, au cours desquels l’armée alliée d’Orient avait étendu ses opérations sur un front de 1500 kilomètres, de la mer Noire, à la mer Egée, au Danube et à l’Adriatique.
Cette armée a successivement, malgré les fatigues et les privations de toute sorte, écrasé la Bulgarie, délivré la Macédoine orientale, la Serbie et le Monténégro, isolé la Turquie, participé à la défaite de l’Allemagne et de l’Autriche. Elle a enfin tendu la main à la Roumanie libérée. Les Roumains de Transylvanie se sont partout soulevés contre leurs oppresseurs Magyars.
Le kronprinz allemand est arrivé en Hollande. La kaiserin est à Hombourg.
Les socialistes allemands ont manifesté la volonté de faire comparaître devant une haute cour les hommes qui sont responsables d’avoir prolongé la guerre, et en particulier, l’amiral Tirpitz et le général Keim.
Lord Derby, ambassadeur britannique, a fait une visite à M. Pichon, ministre des Affaires étrangères. Les deux hommes d’Etat ont déclaré que l’alliance franco-anglaise continuerait à s’exercer dans la paix comme durant la guerre.
Une séance violente a eu lieu aux Cortès espagnoles.
source: http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/novembre18.html