Journal du jeudi 24 mai 1917 à travers Le Miroir
Nous avons prononcé, en trois points, des attaques qui ont donné de bons résultats. Sur le plateau de Vauclerc et sur le plateau de Californie, nos troupes ont poursuivi la conquête des derniers observatoires qui dominent la vallée de l’Ailette et élargi sérieusement leurs positions sur les pentes nord. A 1’est de Chevreux, nous avons enlevé trois lignes de tranchées allemandes.
Une contre-attaque allemande sur nos positions nouvelles du plateau de Californie a été brisée par nos feux avec de lourdes pertes pour l’ennemi. 400 prisonniers sont restés entre nos mains.
Nous avons repoussé une offensive ennemie sur la pente sud-ouest des Eparges.
Les Allemands ont bombardé les positions britanniques de la ligne Hindenburg, dans le voisinage de Bullecourt. L’artillerie de nos alliés a supérieurement répondu.
Les troupes anglaises ont exécuté avec succès un coup de main au sud-est de Gavrelle. Elles ont fait des prisonniers au nord d’Armentières.
Les Italiens ont infligé aux Autrichiens un sanglant échec au Colbricon, dans les Alpes du Trentin.
Les Russes ont brisé une petite attaque allemande près de Kiewo.
source: http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/mai17.html
(Aviation) Trois morts dans un vol d’essai
En ce jeudi 24 mai 1917, l’actualité aéronautique est marquée par deux graves accidents d’aéroplane qui malheureusement seront fatals pour pas moins de trois personnes, ces derniers étant intervenus à Villacoublay et à Juvisy dans le cadre de deux vols d’essai qui ont mal tourné.
Les trois victimes à déplorer étant le capitaine aviateur Etienne Gailhac du 162e régiment d’infanterie, le lieutenant aviateur Besnier et le sapeur Philippe, mécanicien de son état, le premier ayant trouvé la mort à Juvisy et les seconds à Villacoublay, suite à une chute terrible de leur appareil.
source: http://www.air-journal.fr/2016-05-24-le-24-mai-1917-dans-le-ciel-3-nouvelles-victimes-de-laviation-5162043.html
USA: création de la Big red one

source: https://books.google.fr/books?id=CNY4AgAAQBAJ&pg=PT271&lpg=PT271&dq=24+mai+1917&source=bl&ots=xmu13PX0Aa&sig=6MwAOnVuCQv8976MhQG0PAnmRyM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiwrv7T-6DTAhWEJcAKHd5gBtU4FBDoAQhHMAc#v=onepage&q=24%20mai%201917&f=false
Un artiste au front : Raphaël Delorme

L’artiste Raphaël Delorme (Caudéran, 30 mars 1886-Paris, 19 mai 1962) suit une formation à l’école des beaux-arts de Bordeaux. Elève des décorateurs de théâtre Artus et Lauriol, il s’installe à Paris. Encouragé par sa riche cousine Mme Métalier résidant dans le château de Valesnes en Indre-et-Loire, il se consacre alors à la peinture de chevalet. L’artiste expose souvent dans la capitale au Salon d’automne, à la Société nationale des beaux-arts, au Salon des Tuileries, ainsi qu’à Tours, à Bordeaux.
24 mai 1917. Raphaël Delorme est au front. Il adresse à sa cousine un témoignage saisissant où se mêlent intensité et notes d’humour.
source: http://archives.bordeaux-metropole.fr/documents-du-mois/document-un-artiste-au-front-raphael-delorme-et-la-grande-guerre-4/n:47
Mutinerie: lettre d’un soldat du 128e RI, Ve Armée.
« 24 mai [1917] Voici les faits. La journée s’était passée dans le plus grand calme, il y avait eu même moins d’abus sur le pinard que les jours précédents. Mais après un petit incident à la 11e Compagnie (assaut de boxe du lieutenant avec un poilu) juste au moment de la soupe, il fut décidé dans tout le 3e bataillon et le 2e bataillon aussi que personne ne monterait. Les officiers ayant eu vent de cette rumeur passèrent dans leurs compagnies à la soupe afin de sonder les poilus et les exhorter au calme et à monter quand même. Rien à faire : tout était décidé ; à 17 heures, heure du rassemblement, tous sortirent dans la rue en veste et calot, et entonnèrent l’Internationale. Les fusils mitrailleurs étaient braqués, prêts à tirer si une compagnie avait le malheur de monter. Commandant, colonel et général de Corps vinrent supplier les hommes. Ce dernier fut hué au cri de « A mort ». Vous voyez d’ici le tableau. »
in G. Pedroncini, 1917, les mutineries de l’armée française, coll. Archives Julliard-Gallimard, 1968,
cité dans FRANK, Robert (s.d.), Histoire 1e : L, ES, S, Paris, Belin, 1994, p. 98-99
source: https://clio-texte.clionautes.org/Les-mutineries-de-l-annee-1917.html
Carnets d’Ernest Olivié prêtre brancardier du 96 ème RI

– Mort Homme.-Jeudi 24 mai 1917 –
La journée se passe comme d’habitude. Le soir, je ne vais pas au travail, car il n’y a que deux brancardiers qui suivent la compagnie chaque soir.
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Vendredi 25 mai 1917 –
Je commence à préparer un bout de sermon. C’est en effet la fête de Pentecôte dimanche et je me propose de dire la Sainte Messe en plein air pour ma compagnie. Dans les bois, je trouve toute la tranquillité voulue.
Le soir, j’accompagne la compagnie au travail. Nous rentrons vers 3 h 30 du matin, la tâche a été un peu plus rude aujourd’hui. Je vais dire la Sainte Messe à 8 h à la chapelle du village.
– Samedi 26 mai 1917 –
Repos pendant la journée. J’en profite pour tout préparer pour la journée de demain. Je vais cueillir des fleurs dans les bois : campanules, muguet, marguerites. De tout cela, je vais faire de magnifiques gerbes ; quelques vieilles boîtes de conserves ramassées par-ci par-là serviront de pots de fleurs.
– Dimanche 27 mai 1917 – Fête de Pentecôte –
De bonne heure, je me mets à l’œuvre pour dresser et préparer mon autel ; 2 braves garçons de ma compagnie m’aident. Au pied d’un hêtre touffu, nous élevons un véritable reposoir enseveli sous les fleurs et la verdure. Je suis content car de ce côté-là, il n’y a vraiment rien à désirer. A 9 h, coups de clochette pour prévenir que la messe commence. Les Poilus s’approchent timidement. Ils faisaient presque des détours. Un grand nombre, hélas, ne se dérangent même pas pour y venir, quelle indifférence, quelles lâchetés de la part de plusieurs ! Enfin la messe commence, messe sans chants malheureusement, car il n’y a personne qui puisse le diriger et le nombre des assistants n’est pas assez grand. Après l’Evangile, je leur adresse quelques mots ayant trait aux leçons qui se dégagent de la Fête du jour ; je m’en tire assez bien. Le capitaine m’invite à déjeuner ; je le remercie, car je ne veux pas m’exhiber à sa table aux yeux de tous. L’après-midi, je vais passer quelques heures avec des confrères à Germonville (abbés X et Renoir du diocèse de Mende – véritable orthographe : Renouard ).
Montée en 1ère ligne.
Le soir à 9 h, départ pour la relève, car hélas, nos 6 jours sont finis. Nous arrivons sans incident jusqu’au colonel. Mais au moment où nous nous engageons dans les boyaux, les Boches se mettent à ouvrir un feu d’enfer sur tout le secteur. Entre 2 longues rafales nous arrivons en ligne sans casse. Mais là, ça reprend de plus belle. Grâce à Dieu, personne n’est touché. Sans nul doute, les Boches ont eu vent de notre relève. Nous montons en 1ère ligne à la droite du bataillon en liaison avec le 81e.
source: http://a-pyrenean-story.pagesperso-orange.fr/websiteX5/Preview/mort-homme—4.html
Une visite au camp de prisonniers de Zerbst
Zerbst . Camp principal militaire (soldats) situé dans le Anhalt, au Sud-est de Magdeburg, à 2Km de la ville de Zerbst (cité bourgeoise d’environ 30.000 habitants). Ce camp a reçu la visite des délégués Espagnols le 24 Mai 1917, à cette date, il y a 2.324 prisonniers dont 1.201 français, le camp peut détenir environ 4.000 prisonniers, il reste 9.322 prisonniers répartis dans des détachements de travail dont 2.631 français. Ce camp débute son existence vers le mois d’Octobre 1914, il s’y trouve, à cette date, une majorité de français, quelques anglais et belges. « Les prisonniers sont répartis en huit compagnies, comprenant chacune environ 1.400 à 1.500 hommes qui disposent de six baraquements et d’un terrain de 10 à 12.000 mètres carrés de superficie. Chaque baraque a 60 mètres de long sur 10 de large. Une cloison la divise en deux compartiments qui donnent asile chacun à 5 escouades de 25 hommes. (…) Une des baraques sert de bureau et d’atelier, et est affectée aux secrétaires, tailleurs, cordonniers, menuisiers et peintres travaillant pour les Allemands sans aucune rémunération. Vers les derniers jours du mois (Octobre), 4.000 Russes environ viennent partager notre captivité. Ils arrivent d’autres camps sans doute trop proches de la frontière de Silésie. » (extrait du Pays de France 1916). A une certaine date, se trouvent environ 12.000 prisonniers dans le camp. L’infirmerie a été installée dans une baraque vide, elle est tenue par des majors et infirmiers français, 3 Russes et 1 anglais. D’Août 1914 à Janvier 1915, le camp ne dispose ni de lumière, ni de douches (3 robinets pour 1.500 hommes), ni de poêles, ni de charbon. Environ 200 Km de fils de fer barbelés entourent le camp sur une hauteur approximative de 3 mètres, et 4 canons sont braqués sur le camp, surveillé par 300 hommes et des chiens policiers ; les fouilles sont nombreuses et les circulaires également. Dans ce camp se trouvent des civils, notamment du Nord et de l’Aisne (région de Soissons).
source: http://prisonniers-de-guerre-1914-1918.chez-alice.fr/campsz.htm