La victoire en Alsace-Lorraine : le 8 décembre
Le 8 décembre, Poincaré et Clemenceau, accompagnés de nombreux généraux et de parlementaires, commencent leur voyage dans les villes d’ Alsace- Lorraine à Metz. Ici, des Messines vêtues du costume lorrain, encadrent le porte-drapeau d’un régiment et accueillent avec joie, les représentants de la République française.
source: http://archives.ecpad.fr/wp-content/uploads/2010/06/1918-12.pdf
Visite à Strasbourg
Après la visite officielle à Metz, la délégation française se rend le même jour à Strasbourg où le président de la République et le président du Conseil sont déjà attendus. Le drapeau du 246e RI attend le cortège qui doit se rendre à la cathédrale.
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Le discours de Poincaré à Strasbourg
Extrait du discours prononcé à Metz le 8 décembre 1918 par M. Raymond Poincaré, président de la république, lors de son premier voyage en Lorraine reconquise :
« …Metz, l’antique cité gallo-romaine, qui a gardé, à travers les siècles, comme un témoignage de ses origines son vieux nom latin ; Metz qui fut autrefois une des digues de l’Occident contre le flot sans cesse grondant de l’invasion germanique ; Metz qui a parlé la langue romaine dont est peu à peu sorti notre français ; que les rois d’Austrasie ont, à plusieurs reprises, choisie comme capitale, qui a, pendant tout le Moyen Âge, conservé ses traditions et son idiome maternel ; Metz, dont la cathédrale a été bâtie par des artistes français, dont les archives contiennent les plus anciens manuscrits français, dont les chroniqueurs ont composé, en français, toutes les pages de votre histoire locale ; Metz, sur qui le Saint-Empire, dont l’Allemagne prussienne a usurpé l’héritage, n’a jamais eu qu’une autorité fictive ; Metz qui, avant même de se placer sous la protection de Henri II, s’était depuis longtemps tournée vers le roi de France, comme vers un tuteur de son choix et qui est définitivement entrée dans la communauté française en même temps que Toul, en même temps que l’héroïque Verdun ; Metz, contre qui se sont vainement épuisées les armées de Charles-Quint, qui proclama Henri III son Seigneur et souverain et qui fit plus tard à Henri IV une réception triomphale ; Metz, si fière aux XVIIe et XVIIIe siècles, du parlement qu’y avait installé Richelieu, si justement orgueilleuse des illustres fils qu’elle a donnés à la mère patrie, si jalouse de demeurer fidèle à l’esprit et au goût français, Metz a été, il y a quarante-huit ans, arrachée par la force à ses affections naturelles et à ses habitudes historiques, déviée de ses origines, déracinée de son passé, pour être jetée, frémissante et indignée, sous cette domination qui réveillait en elle des antipathies séculaires… »
source: https://saintvincentmetz.wordpress.com/2013/08/04/metz-vue-par-raymond-poincare-le-8-decembre-1918/
Philippe Pétain, Maréchal de France

https://www.flickr.com/photos/bmmetz/35402568672
En 1918 le 19 novembre Philippe Pétain sur la proposition du maréchal Foch reçoit à Metz son bâton de maréchal le 8 décembre 1918. Le 12 avril 1919, il est élu à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, et le 5 juillet suivant, il fait son entrée à l’Académie Française au 18ème fauteuil ou il succède au maréchal Foch.
Pétain reçoit des mains du président Raymond Poincaré son bâton de maréchal, Source, SHD, les Chemins de mémoire
Cette auréole fait de ce fils de cultivateur de Cauchy-à-la-Tour dans le département du Pas de Calais un homme porteur d’un immense prestige, le peuple Français le lui a donné par son plébiscite lorsqu’il a pris, à 84 ans, après la débâcle de 1940, la charge du pays que personne ne voulait prendre. Philippe Pétain portait le prestige du vainqueur de Verdun, et ne pouvait être autre chose que l’homme qui sauverait la Nation de ce désastre. Général en chef de l’armée Française, il le restera jusqu’au 9 février 1931.
La suite sur le site de Mediapart: https://blogs.mediapart.fr/anido-mirolo/blog/160111/philippe-petain-marechal-de-france-suite-27
Parution du Miroir
L’État français se réinstallait en Alsace-Lorraine
Le 8 décembre 1918, le président de la République, Poincaré, le chef du gouvernement, Clemenceau, et une brochette de généraux présidaient à Metz une cérémonie marquant officiellement la réinstallation de l’État français en Alsace-Lorraine(1) après la victoire française à l’issue de la guerre de 1914-1918. Dans les images de cette période on ne voit que des foules en liesse accueillant l’armée et les autorités françaises. La réalité fut infiniment plus complexe.
Journal du dimanche 8 décembre 1918
L’arrivée de M. Wilson à Paris est retardée au 14.
M. Lloyd George, a réclamé une fois de plus le châtiment des responsables de la guerre. Il a estimé que l’Angleterre devrait être fermée aux Allemands. Il évalue à 200 milliards l’indemnité de guerre que la Grande-Bretagne peut demander au gouvernement de Berlin.
L’Allemagne refuse l’extradition de Talaat-pacha, ancien grand vizir.
Les bolcheviks ont envahi les pays baltes. La Livonie, l’Esthonie, la Courlande font appel aux alliés.
On annonce que l’armée nationale ukrainienne aurait pris Kiev et que Skoropatsky aurait été fusillé.
On publie l’acte de renonciation du kronprinz.
Le séparatisme rhénan inquiète de plus en plus les milieux officiels prussiens. Des troubles graves sont signalés à Berlin.
Un croiseur léger anglais, le Cassandre, a heurté une mine dans la Baltique. Il a coulé, onze marins ont disparu.
Les troupes britanniques ont continué leur marche vers Cologne et le Rhin. Elles ont atteint la ligne Blankenheim-Erfl.
Les troupes américaines ont atteint la ligne Nedelhoven-Doekweiler-Laubach-Briesch-Niederwoerresbach.
Le comte Karolyi représentera la Hongrie à la conférence de la paix et M. Ruy Barbosa, le Brésil.
source: http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/decembre18.html