4 /10 Le 243ème RI et Georges Gras s’illustrent durant la bataille d’Artois

Suite de la saga du caporal Georges Gras, le grand-père de Philippe Baijot, PDG du champagne Lanson

4/10 Le 243ème RI s’illustre durant la bataille d’Artois

Du 10 au 13 juin 1915, le 243e RI participe à l’attaque de diversion au sud d’Hébuterne (Pas de Calais).

artois

Le 24 mai, le 243e R. I. s’embarque à Epernay à destination de Montdicourt (Pas-de-Calais) ; il se porte en fin de journée sur Thièvres où il cantonne.

 

 

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Le moulin d’Hébuterne

Huit jours après, le régiment est conduit en auto à Ignaucourt, et de là va occuper le secteur compris entre la route d’Herleville et de Vermandovillers. Le Lieutenant-Colonel installe son P. C. à Herbonnières, où vient cantonner le bataillon au repos, le 5e et le 6e bataillons alternant pour le service aux tranchées.

A cette date, en Artois, après d’interminables combats  qui ont déjà faits beaucoup de victimes, depuis le mois d’octobre, les Alllemands sont maîtres des lieux. Ils ont installé un redoutable réseaux de tranchée qui empêche tout accès à la ligne de chemin de fer Paris-Lille. Ils ont même installé des positions renforcées autour de la ferme de Toutvent.

9 juin 1915 .-Ordre est donné au 243 ème et 327 ème régiment d’infanterie de s’emparer des tranchées allemandes installées au Nord de la route de Serre-la-sucrerie.

10 juin 1915.-A 2 heures du matin les deux régiments flanqués à gauche par le 64 ème RI sont en position d’attaque. Un épais brouillard sévit sur la région. Pas assez pour gêner l’artillerie lourde allemande qui envoie un déluge d’obus sur les tranchées françaises occasionnant quelques pertes dont celle de l’abbé Lestienne, aumônier de la division tué par un éclat d’obus. L’assaut prévu à 7 heures est différé. Retardé encore plusieurs fois il sera donné à 17 heures, le temps pour l’artillerie française et britannique de contrer son homologue allemande. Obéissant au Lieutenant-colonel Gueilhers les clairons sonnent la charge.

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Le 5° bataillon du 243° R.I. reçut une citation à l’occasion de son héroïsme

 

En plusieurs vagues successives les soldats avancent vers les tranchées ennemies  essuyant des tirs intenses et continue  de mitrailleuses allemandes. Au violent bombardement ennemi qui reprend les Français répliquent par un tir d’artillerie sur les réserves ennemies qui arrivent de Serre et par l’envoi de nouvelles vagues de fantassins.

Se déjouant du réseau de fil barbelé incomplètement coupé et ignorant le feu nourri destiné à les repousser, les Français prennent et tiennent la première tranchée ennemie. Il est 17 h 55.

Au cours de cette attaque, l’armée française a perdu neuf officiers. Dans la troupe on compte 76 tués, 509 blessés et 244 disparus. Les Allemands ont perdu plusieurs centaines d’hommes. Une centaine appartenant à quatre régiments sont faits prisonniers, un important matériel de guerre est saisi: lance-bombes, mitrailleuses.

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le village d'hébuterne
le village d’hébuterne

11 juin 1915.-Après une courte période de calme un violent bombardement annonce d’ une contre attaque allemande qui arrive dans la nuit, heureusement enrayée par notre artillerie appuyée par celle des Britanniques. Une artillerie efficace puisque au lever du jour les cadavres d’une quarantaine d’Allemands reposent devant leur tranchée.

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Avant de partir les Allemands ont détruit l’église

13 juin 1915 , une attaque menée par le 233e et le 327e R. I.. appuyés du 6e bataillon du 243e R. I. nous rendait maîtres de la 2e position ennemie. Le soir, le 243e R.I. relevé part  cantonner à Bertrancourt et à Beaussart.

Pour s’être illustré durant la bataille d’Artois, le bataillon de Georges Gras est cité à l’ordre de l’armée.

Ordre général n° 492 de la 10° armée du 22 juin 1915.

 Le 5° bataillon du 243° R.I. (4° bataillon du 233° R.I.)

            « Après avoir stoïquement supporté un bombardement des plus violents pendant plusieurs heures, s’est élancé avec un élan admirable à l’assaut des tranchées ennemies qu’il a conquises malgré les pertes les plus cruelles. »

 

 Hommages unanimes

Bel hommage rendus à nos soldats, le capitaine Gussmann, chef du bataillon allemand, fait prisonnier le 10 juin  aurait déclaré lors d’un interrogatoire:

« Monsieur, vous avez sans doute envoyé contre nous des troupes d’élite. Je m’étais porté à la tranchée de première ligne de mon bataillon au moment de l’attaque, jamais je n’ai vu de soldats se porter à l’assaut avec autant de bravoure et d’entrain. »

Et à lire les textes de proposition de citations, on ne compte pas les  actes de bravoure collectifs et individuels relevés au cours de ces trois jours.

A propos du 5e bataillon du 243e R. I.  dont faisait partie Georges Gras: : « Le 10 juin s’est élancé à l’attaque des tranchées ennemies par vagues successives, avec un élan magnifique qui a suscité l’admiration des corps, voisins et des Allemands eux-mêmes, a parcouru sous un feu terrible d’infanterie, de mitrailleuses et d’artillerie de tous calibres, une distance de 350 mètres en terrain découvert, ne s’est pas laissé arrêter par des défenses encore très denses et a enlevé d’assaut une ligne de tranchées allemandes défendues par des mitrailleuses et des fantassins porteurs de grenades, a fait 121 prisonniers dont un capitaine et fonctionnaire chef de bataillon, et pris un nombreux matériel de guerre. »

Une citation pour le  caporal Gras

Caporal GRAS et sapeurs téléphonistes DECLEMY et GERARD : « Ont fait preuve du plus grand dévouement en assurant dans maintes circonstances la pose et les réparations des lignes téléphoniques sous le feu de l’artillerie ennemie. Le 10 juin, chargés d’installer le téléphone dans une tranchée conquise se sont trouvés inopinément devant un officier et 15 soldats allemands qu’ils ont maintenus en respect sous la menace de leurs armes en attendant l’arrivée de renforts. »

Citation à l’ordre du régiment

Pour sa conduite lors de cette bataille, le général  De Castelnau, commandant de la IIème armée a ensuite cité à l’ordre de l’Armée  le 5e Bataillon du 243e R. I. avec cette mention: « Après avoir stoïquement supporté un bombardement des plus violents, pendant plusieurs heures, s’est élancé avec un élan admirable à l’assaut des tranchées ennemies, qu’il a conquises malgré les pertes les plus cruelles.

Rapidement les troupes françaises furent remplacées par leurs alliées britanniques qui occupèrent le site de l’été 1915 à l’Armistice du 11 novembre 1918.

Le 17 juin 1934 une plaque commémorative fut inaugurée à Hébuterne sur laquelle on peut lire: « les 10 et 13 juin 1915 en de très sanglants assauts 650 officiers et soldats des 243ème, 327ème et 233 ème RI se sacrifièrent héroïquement pour la France. Souvenz vous d’eux devant Dieu.

Formation, repos et travaux

Comme on peut le lire dans le carnet de bord du 243 ème Ri , le régiment connait quelques

Du 18 juillet au 20 août, le régiment fait, à Grouches, de l’instruction sur le tir, notamment, et le lancement des grenades.

Le 20 août, le 243e R. I. est mis à la disposition de la 33e D. I. (17e C.A). pour l’exécution de nuit de travaux de défense aux environs d’Arras ; transporté en camions autos, le régiment cantonne dans la ville.

Octobre 1914 les Allemands ont bombardé et détruit Arras à 70%. Georges Gras fait une photo saisissante du coeur de ville
23 août 1915 Georges Gras fait une photo saissante de l’hôtel de ville d’Arras et de la petite place détruites en octobre 1914 par les bombardements allemands

Huit jours après, le régiment est conduit en auto à Ignaucourt, et de là va occuper le secteur compris entre la route d’Herleville et de Vermandovillers. Le Lieutenant-Colonel installe son P. C. à Herbonnières, où vient cantonner le bataillon au repos, le 5e et le 6e bataillons alternant pour le service aux tranchées.

Le 12 septembre, le Colonel des Vallières et le Lieutenant-colonel de Guillebon, qui vient de prendre le commandement du 243e régiment d’infanterie, visitent le secteur.

Dans la nuit du 20 au 21 septembre, le régiment relève des troupes de la 26e D. I. dans le secteur entre l’Avre et la voie ferrée Montdidier-Roye. Ce secteur est sous les ordres du Colonel des Vallières, commandant la 101e Brigade.

Des travaux sont exécutés dans la région d’Armencourt (Somme), nous avons eu quelques blessés par balles au cours de ces travaux.

Le 29 septembre, le 243e R. I. embarque en chemin de fer à Hargicourt, à destination de Châlons-sur-Marne; il cantonne à l’Epine. Le 2 octobre, il se porte dans les bois situés à 5 kilomètres environ au N.-E. de Suippes. Le lendemain, le régiment s’installe dans des tranchées à l’Est de Souain.

2GEORGES GRAS - copie (2)

Prochain article: 5/10 Septembre 1915-Janvier 1916: retour en Champagne

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