657/Journal du 21 mai 1916: Frédéric Perquis a assisté à l’exécution de René Cord’homme

Carnets du rémois Paul Hess (extraits)

Le communiqué signale une reprise d’activité sérieuse dans l’action sur Verdun, qui dure depuis trois mois.

Journal du dimanche 21 mai 1916 à travers Le Miroir

Au nord-ouest de Roye, notre artillerie a canonné les dépôts de ravitaillement ennemis où plusieurs incendies se sont déclarés.
Au nord de Soissons, nous avons dispersé deux fortes reconnaissances allemandes.
En Champagne, un coup de main nous a permis de pénétrer au nord-ouest de Ville-sur-Tourbe dans les lignes adverses et de nettoyer une tranchée allemande dont tous les occupants ont été tués ou capturés.
Sur la rive gauche de la Meuse, après un violent bombardement, les Allemands ont dirigé une attaque à large envergure sur toute la région du Mort-Homme. Dans le secteur à l’ouest du Mort-Homme, l’ennemi a été rejeté avec des pertes sérieuses. Dans les secteurs Est et Nord, après une série d’assauts infructueux, il a réussi à occuper quelques éléments de notre tranchée avancée. Des contingents, qui avaient pénétré j’usqu’à notre deuxième ligne, ont dû refluer en désordre, laissant de nombreux cadavres sur le terrain.
Un taube a été abattu près de Verdun.
Canonnade sur le front belge (Dixmude). Des aviateurs alliés ont bombardé des parcs d’aviation allemands.
L’offensive autrichienne a continué, avec des fortunes diverses, sur tout le front italien, de l’Adige à la Brenta.

Un tournant dans l’aéronautique française

La bataille aérienne de Verdun marque un tournant pour l’aéronautique militaire française. Les leçons dans ce domaine, notamment pour ce qui est de la chasse, sont rapidement tirées et, dès le 21 mai 1916, une nouvelle organisation de l’aviation aux armées est promulguée. Elle donne une place privilégiée à la notion de supériorité aérienne.

Tout ce qui a été mis en place à Verdun, les patrouilles de chasseurs, la permanence de la chasse, les secteurs aéro- nautiques, avait déjà été élaboré, en théorie, dès les premiers mois du conflit. Simplement, Verdun, de par le péril encouru, focalise l’urgence de la mise en place de ces innovations.

Cette bataille exprime très clairement le rôle devenu primor- dial de l’aviation dans la guerre. Elle est le premier affron- tement terrestre ayant commencé par une lutte pour la suprématie aérienne et, comme l’accrédite, quelques années plus tard le maréchal Pétain : «Verdun, comme on l’a dit souvent depuis, ce fut vraiment “le creuset d’où était sortie l’aviation française.»

http://www.dassault-aviation.com/wp-content/blogs.dir/1/files/2016/03/DA100ans-CP04.pdf

Quatre soldats sont condamnés à mort le 21 mai 1916

ob_a88784_photo-execution-14-18-1Situé sur le flanc gauche de l’Aisne, juste en face de Craonne et du Chemin des Dames, Roucy (Aisne) est resté français pendant presque toute la durée de la Première Guerre mondiale.

Le village fut une base de repos mais aussi d’observation et de départ vers le front, et le siège de la 55e D.I.

6 soldats condamnés à mort par le Conseil de guerre de la 55e D.I.  y furent exécutés en 1916 et 1917 à la Mutte aux Grillots. Ils sont tous inhumés à la nécropole de Pontavert. Leurs tombes portent la mention « Mort pour la France »

http://www.le-regain-roucy.com/2015/06/les-6-fusilles-pour-l-exemple-de-roucy.html

Livre: Le Pigeon Vaillant, héros de Verdun

p1-image_3-17871Un livre original sur la Première Guerre mondiale : le narrateur, la narratrice plus exactement, est une pigeonne qui a fait partie des pigeons voyageurs utilisés pendant la guerre pour transmettre les nouvelles depuis le front alors que les lignes de téléphone ont été détruites.

Au fort de Vaux qui se défend héroïquement pendant la bataille de Verdun, la petite pigeonne arrive le 21 mai 1916 avec son éleveur, Albert, et 4 autres pigeons. Albert disparaîtra dans les combats. À travers le récit de l’oiseau, on suit la bataille de Verdun et la résistance désespérée du Fort de Vaux ; le 4 juin, alors qu’il ne reste que quelques soldats et le commandant Raynal, les Allemands envoient des gaz et le commandant lâche la pigeonne pour avertir le commandement français. Surnommée le «pigeon Vaillant», dernier pigeon du fort de Vaux, notre narratrice survécut et reçut même la légion d’honneur !

http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=17&srid=107&ida=17871

Frédéric Perquis a assisté  à  l’exécution  de René Cord’homme

afin-de-ne-jamais-oublierDans une lettre qu’il leur adresse le 21 mai 1916, il évoque un « spectacle impressionnant » : « l’exécution [c’est lui souligne le mot] d’un type qui avait essayé de passer à l’ennemi »1. Visiblement, cette vision le marque durablement puisque lorsqu’appelé à témoigner dans les années 1980, alors qu’il est devenu l’un de ces derniers poilus que l’on médiatise tant à chaque 11 novembre, il donne une description très précise des circonstances du drame : « J’étais à Sainte-Menehould; un beau jour, on convoque tout le bataillon pour assister à la fusillade d’un camarade du 25e que je ne connaissais évidemment pas. On nous a amené en colonne, dans la plaine de Sainte-Menehould pour regarder la fusillade. Nous avons vu cette fusillade très pénible, à 10 mètres à peu près du type qui était là, il avait été amené par le père Umbricht, on lui a bandé les yeux, les types se sont mis en colonne par 12 pour le fusiller, il est tombé, hop, comme une loque, et on nous a fait défiler devant lui à deux mètres, tout le bataillon a défilé. Ils avaient l’air de nous dire : on vous en fera autant si vous faites pareil. »

1 Correspondance privée de Frédéric Perquis. Pour un plus ample aperçu de ce poilu, on renverra au webdocumentaire A bientôt de vos nouvelles dont il est l’un des protagonistes.

http://www.grande-guerre.fr/articles/item/ce-que-nous-apprend-le-cas-rene-cord-homme.html