Fermeture de l’hôpital auxiliaire de Rouen
C’est le premier hôpital auxiliaire de la 3eme région militaire qui ait été organisé par la Société Française de Secours aux Blessés Militaires.
C’est le comité de Rouen de cette association qui prit les choses en mais. Les locaux choisis avaient été prêtés par la Société Anonyme d’Education Chrétienne qui en était propriétaire et qui y hébergeait le pensionnat Jean-Baptiste de la Salle.
Le principe de sa mise en place remontait à 1901. Ils devait être ouvert au 15e jour de la mobilisation et être opérationnel au 22e jour. Son objet était les opérations de chirurgie pour 200 blessés.
C’est en fait dès le 20 août qu’arriva le premier patient. Quatre jours plus tard, 30 blessés sont reçu. Cela devait continuer toute la durée de la guerre.
Le médecin chef était le docteur François Hue.
On dut rapidement organiser un service de radiologie. Ce fut l’œuvre d’un professeur du pensionnat, M. Letter. Il fut pourvu en 1917 des instruments les plus modernes.
En juin 1915, le nombre de lits fut porté à 300.
L’hôpital a été fermé le 31 décembre 1918.
Pendant la durée de la guerre, l’hôpital reçut 6 295 blessés (dont 145 alliés et 15 ennemis) On compta 129 décès.
source: https://www.rouen-histoire.com/14-18/Hopital_1.htm
Journal de guerre de Maurice Bedel
« Les temps sont noirs. L’horizon est barré. Il ne faudra pas que l’on croie dans cent ans que c’était gai, la Victoire. Il faudra montrer à nos arrière-petits-enfants les routes de Lorraine détrempées par les inondations où allait la théorie des soldats fatigués, des chevaux fatigués, des voitures fatiguées, des camions fatigués – où marchaient en bandes loqueteuses, misérables, déshumanisées, Russes, Roumains, Italiens, Français, Anglais, poussés hors d’Allemagne, harcelés par la grippe et redoutés des populations. Il faudra leur montrer le champ de désolation de la Champagne et de la Meuse, de la Picardie et des Flandres, où se lamente sans vivres et sans abris sous les pluies exécrables d’un hiver pourri tout un peuple accouru des exils de Gascogne, de Touraine, de Poitou dès les premières heures de l’armistice. Il faudra leur montrer Nancy, carrefour des misères où la grippe terrasse les rapatriés au seuil de la Terre Promise, les démobilisés échappés aux obus, aux gaz et aux balles – Reims qui n’est plus, Lille où l’on est affamé… Il faudra leur montrer Paris insouciant et fol, vieille coquette ayant retrouvé sa poudre, son rouge et ses mouches et tenant salon au boulevard des Italiens à l’heure où tout un monde s’écroule. »
M. B., 31 décembre 1918 « Bedel utilise le langage dans sa plus humaine dimension, celle de la parole : dire pour comprendre, dire pour se comprendre, dire pour donner à l’autre. En plus de cela, et peut-être sans en être conscient, il me semble qu’il se coud un vêtement de mots. Son journal est son habit. Au départ chemise légère, bien vite tunique de Nessus. Quand bien même celle-ci brûlerait insupportablement la peau, il convient de la garder sur soi, car le mal enduré prouve qu’on est vivant. Encore vivant. »
source: https://www.tallandier.com/livre/journal-de-guerre-1914-1918/
La guerre est finie. Les impôts reviennent
Loi du 27 décembre 1918 ayant pour objet d’autoriser la perception des impôts budgétaires pour 1919 et d’allouer un crédit provisoire pour les dépenses courantes de l’Etat des mois de janvier, février et mars 1919.
source: http://legilux.public.lu/eli/etat/leg/loi/1918/12/27/n1/jo
Journal du mardi 31 décembre 1918
M. Clemenceau a obtenu une énorme majorité à la Chambre. Les crédits ont été votés à la presque unanimité; un scrutin sur une motion tendant à n’accorder qu’un douzième au lieu de trois a recueilli 93 voix.
La crise allemande s’est dénouée, au moins temporairement: les commissaires du peuple minoritaires sont sortis du gouvernement ; ils sont remplacés par trois majoritaires : Noske, hier gouverneur de Kiel, l’un des leaders du vieux parti social démocrate ; Löbe, rédacteur au journal socialiste de Breslau ; et Wissel, député au Reichstag. Hindenburg a envoyé de nouvelles troupes à Berlin pour prêter main-forte au gouvernement contre le groupe Spartacus. En Bavière, Kurt Eisner a pris position pour les indépendants, et en réclamant le départ d’Ebert.
Des conflits ont éclaté également en Saxe entre socialistes majoritaires et socialistes indépendants. Les mineurs de la Ruhr ont saccagé deux mines. Ils ont livré une bataille en règle aux troupes.
Les renseignements qui arrivent d’Angleterre confirment le grand succès de M. Lloyd George, mais le chiffre des votants a été restreint. Il n’a pas dépassé 50%. Un tiers à peine de l’armée a voté.
Les troupes françaises sont à Odessa, et l’escadre britannique à Batoum, mais les maximalistes continuent a progresser en Esthonie.
Une bataille de rues a eu lieu à Posen, entre la foule et les troupes allemandes, à propos de l’arrivée du grand pianiste Paderewski.
source: http://grande.guerre.pagesperso-orange.fr/decembre18.html